Ce billet est la suite de Plus loin avec Bitcoin (2)
Il relate quelques opérations supplémentaires et propose un bilan d’étape.
1. Acquisition de Monero
Toujours dans la lignée des conseils du collectif Sortie de banque, je décide d’acquérir du Monero (XMR), une crypto monnaie non traçable, contrairement à bitcoin.
Pour ce faire je choisis Cake Wallet, un logiciel libre (open source) et populaire, qui permet de gérer du Bitcoin en plus de Monero.
Sous Cake Wallet je crée d’abord un portefeuille Monero
Nota : Monero fonctionne avec des phrases secrètes de 25 mots , au lieu de 12 pour Bitcoin.
que j’envisage de provisionner à partir d’un portefeuille bitcoin Cake Wallet « miroir », c’est à dire créé par importation d’une phrase secrète, comme expliqué dans Premiers pas avec bitcoin (1).
Mais pour une raison inconnue, l’opération ne fonctionne pas (rejet pour raison de « mnemonic incorrect« ), même en re-vérifiant plusieurs fois la bonne saisie des 12 mots; ceux là même que j’avais déjà utilisés avec succès pour créer un portefeuille « miroir » dans Premiers pas avec bitcoin (1). Ce n’est pas grave puisque je dispose d’autres portefeuilles Bitcoin (BlueWallet, Relai, Phoenix) mais cela pose une question à élucider plus tard.
Pour réaliser l’échange Bitcoin –> Monero il faut passer par une plate forme d’échange (swap). Je prends trocador.app, également conseillé par Sortie de banque.
La procédure est simple et plutôt rapide. Le site Web trocador.app offre une page en français et les indications sont claires. Sans avoir besoin de s’identifier, il faut renseigner le montant Bitcoin à transférer et l’adresse publique du portefeuille Monero à créditer.
Une fois renseignée, la page affiche une adresse sur laquelle la paiement Bicoin doit s’effectuer et une estimation du montant Monero correspondant au taux de change monétaire en cours, soit 0,8209 XMR pour les 500 000 Satoshis que j’ai indiqué (équivaut à une centaine d’euros).
Suite à ma vaine tentative d’utiliser un portefeuille Cake Wallet « miroir », j’utilise le portefeuille BlueWallet pour faire le paiement. A partir de là, la procédure prend plus d’une heure mais fonctionne bien : la page Web signale la fin d’opération tandis que je reçois en parallèle, d’abord une notification BlueWallet de réception du paiement Bitcoin par la plate-forme, puis plus tard une notification Cake Wallet d’approvisionnement Monero.
Pour le paiement des 500 000 Sats, BlueWallet prend 8 132 Sats en frais, soit 1,6% tandis que Cake Wallet m’indique un montant reçu de 0,8219 XMR, très proche de l’estimation initiale, et 0,00013286 XMR de frais, soit 0,02 %, ce qui est extrêmement raisonnable. Je n’ai pas vu d’indication du montant des frais pris par la plateforme Trocador (qui est censée avoir cherché le meilleur taux d’échange à ce moment là, avec le partenaire « Swapuz ! » si j’ai bien compris). Il me faudra faire le calcul plus tard.
Je reporte à plus tard la question « Quoi faire avec du Monero ? » pour répondre d’abord à la question « Quoi faire avec du Bitcoin ? »
2. Commerce avec Bitcoin
Jusqu’à présent je n’ai pas vraiment utilisé Bitcoin sauf, involontairement , comme placement. A ce jour 16 mars 2023, le cours du bitcoin est environ de 22 000 Euros alors qu’il était de 17 000 Euros environ en décembre dernier !
J’ai comme objectif d’achat, à payer en bitcoin, ces 2 livres :
- Les apprentis sorciers par Alexandra Henrion Caude,
- Covid 19, ce que révèlent les chiffres officiels: Mortalité, tests, vaccins, hôpitaux, la vérité émerge par Pierre Chaillot
Ils sont aujourd’hui en tête des ventes de livres, un engouement que je partage et qui me réjouit. Cet achat est aussi un soutien puisque les droits d’auteurs de chacun de ces livres seront reversés intégralement, d’une part, pour le premier livre, aux soignants et pompiers qui ont été abjectement suspendus par l’État français, d’autre part au collectif « où est mon cycle ? » pour le second livre. Deux beaux gestes qui plaident pour l’engagement des auteurs.
Le collectif Sortie de banque préconise l’utilisation de « cartes cadeaux » pour commercer avec du bitcoin dans les grandes enseignes. Le mot cadeau est un peu trompeur car rien n’empêche de faire des achats ordinaires pour soi même. Il s’agit en fait d’un compte prépayé chez un commerçant dans lequel on pourra puiser pour régler des achats.
Si l’approvisionnement de la carte cadeau est insuffisant pour régler l’achat, la carte bancaire pourra prendre le relai. C’est du moins le cas chez Amazon, l’enseigne que j’ai choisie pour mon achat car j’y ai déjà un compte. Ce sera donc un achat en ligne et non en magasin (où l’on présente un QR code de carte cadeau à la caisse).
L’acquisition d’une carte cadeau est possible par bitrefill.com, un intermédiaire qui dispose d’un ample catalogue d’enseignes et de plusieurs monnaies de paiement.
En premier lieu je vais sur le site Web Bitrefill.com, où je crée un compte avec adresse mail et mot de passe.
On me souffle dans l’oreillette « Pour Bitrefill, pas besoin de se créer un compte ! C’est facultatif «
Une fois connecté dans mon nouvel espace utilisateur, je choisis l’enseigne Amazon et un montant de carte cadeau de 50 euros. Puis je choisis ma monnaie de paiement. Parmi celles qui sont proposées, je trouve Bitcoin mais pas Monero.
Je règle alors en bitcoin le montant de la carte cadeau, soit 50 Euros, un montant qui pourrait aller jusqu’à 1 800 Euros chez Amazon. Le mode opératoire du règlement m’est maintenant familier : fixation d’un montant, copier/coller d’une adresse de paiement et appui sur un bouton d’envoi du portefeuille émetteur. Cependant j’omets bêtement d’utiliser le réseau Lightning Bitcoin ce qui me vaut des frais de paiement plus élevés (1,94%)
Pour la carte cadeau, une fois payée, il faut procéder à un descellement, c’est à dire à l’affichage d’un code donné par bitrefill qui sera demandé sur le site Amazon pour activer la carte. La procédure ajoute de la lourdeur mais est relativement facile à suivre et il n’y a quasiment pas d’attente.
Heureusement, la procédure d’achat des livres n’est pas plus compliquée qu’à l’habitude car Amazon présente automatiquement une option d’achat par la carte cadeau. J’opte donc pour ce moyen de paiement et il me reste maintenant à patienter en attendant la livraison de mes 2 livres en vrai papier.
3. Point d’étape
3.1 Les frais
Là où il y a un transfert de monnaie, il y a des frais. Ces frais sont liés aux mouvements entre comptes d’une même monnaie, auquel cas ils sont généralement indiqués par les App, ou encore aux conversions entre monnaies différentes (swap), ce qui sort du champ des Apps.
Avec un tableur, j’ai tenu à jour le journal de mes opérations et j’aboutis à une moyenne de 1,67 % de frais par opération. Il est à noter que je n’ai pas cherché à réduire les frais, en partie parce que ce n’était pas l’objectif cherché, en partie par manque de connaissances ou de temps. En particulier, nombre d’opérations Bitcoin auraient pu être réalisées en mode Lightning, bien moins couteux.
Cela étant dit, des frais élevés peuvent en réalité être dérisoires dans un contexte de forte volatilité, ce qui fût le cas pendant mes 4 mois de pérégrination. En effet, ayant investi 2 fois 100 Euros dans cette période, mon solde Bitcoin + Monero équivalait à 243,86 € au 14 mars 2023. Un gain qui efface tous mes frais et finance entièrement mes 2 achats !
3.2 Frais de change
Les frais de change (swap) sont ceux qui pèsent le plus lourd. Comme ils ne sont pas toujours indiqués, il est possible de les calculer a posteriori à partir du cours du jour en bourse de chaque monnaie. Il s’agit d’une approximation en prenant une valeur intermédiaire soit entre le cours d’ouverture et de fermeture, soit entre min et max de séance.
3.3 Utilisabilité
Concernant la facilité d’utilisation du bitcoin et son utilité dans la vie pratique, je dirais « peut mieux faire » sur les deux plans, ce qui n’est pas surprenant pour une technologie qui n’est pas massivement utilisée, même si le poids financier du Bitcoin devient conséquent, tout en tirant mon chapeau à ses inventeurs.
J’ai été gêné par un manque de connaissances théoriques et pratiques dans les cryptos monnaies. La connaissance de l’anglais aide, notamment parce que le vocabulaire de langue française déroute par sa multiplicité. Par exemple le seed d’un portefeuille est traduit parfois par graine qui éclaire assez peu, parfois par phrase secrète qui est plus compréhensible. J’ai aussi été gêné par le manque d’App sur ordinateurs car l’ex informaticien que je suis reste attaché au grand écran, à la souris et au vrai clavier.
Enfin j’ai été gêné par quelques anomalies logicielles, décrites ci dessous.
3.4 Les Apps
Mon journal personnel des transactions relate des mouvements qui ne sont pas toujours affichés dans les journaux des Apps. Cela confirme l’utilité de bien noter ses actions, mais l’essentiel est que le solde affiché soit correct.
Justement, l’App Relai affiche un solde erroné, probablement parce que j’ai effectué des opérations sur mon coffre dans la blockchain via d’autres portefeuilles qui alors ne sont pas prises en compte par l’App Relai ! Anomalie logicielle encore, et de taille celle là. Heureusement les Bitcoin restent visibles et accessibles depuis un autre portefeuille, ce qui illustre l’intérêt de disposer de plusieurs App pour gérer ses fonds.
On me souffle dans l’oreillette :
« Pour l’historique des transactions Relai c’est un point intéressant, en effet ils ne notent que celles faites dans l’app. Ils ne rescanent pas toute la blockchain pour l’historique du wallet.
D’où l’intérêt de les noter tous les mois pour le commerçant, en cas de suppression de Relai etc »
Comme dit dans un précédent billet, l’App BlueWallet sur mon Macintosh ne répond plus et est devenue inutilisable, alors que son homologue sur mobile fonctionne bien. Finalement le problème a été résolu avec une mise à jour de MacOS.
Après un échec d’import de compte sous Electrum à partir de la phrase secrète j’ai découvert qu’il fallait indiquer au logiciel le type de phrase (bip39) pour que l’opération réussisse.
Le protocole BIP39 utilise une liste de 2048 mots anglais soigneusement choisis. Bien que les listes existent dans différentes langues, il n’est pas recommandé de les utiliser car la plupart des portefeuilles ne prennent pas en charge d’autres mots que l’anglais. Il convient de mentionner que seules 4 premières lettres sont nécessaires pour identifier chaque mot de la liste, car il n’y a pas de mots similaires et les combinaisons des quatre premières lettres sont uniques à chaque mot.
C’est tout pour le moment. J’indiquerai ici le lien du 4ème billet de la série, quand il verra le jour. En attendant, je prends les commentaires qui permettraient d’améliorer le billet.
Ami lecteur, merci de ton attention.
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